Ces histoires d'hommes et de femmes, est-ce qu'on devrait même en parler ? C'est généralement tellement bête. Mais quoi, c'est là, ça envahit tout. On nage dans le malentendu. A la fin on arrive à s'énerver, on a envie de prendre une paire de ciseaux et de s'offrir quelques-unes de ces cravates satisfaites. Comme ça une fois en passant. La vérité c'est que dès qu'on tombe amoureuse on devrait se mettre des boules quiés", dit céline Rodes, jeune femme comme on en fait beaucoup ces temps-ci - hélas pour avoir négligé cette précaution avec Philippe, Jeune Homme bien, elle se retrouve, après avoir été réduite à sa plus simple expression par l'amour (comme on dit) et une savante tactique bourgeoise, elle se retrouve dans un lit conjugal et dans le sein d'une honorable famille, à la tête d'un appartement rue de la Pompe, d'un vison, d'une bonne espagnole, et d'un bonheur bourgeois dont elle s'efforce d'apprécier les charmes.
En 250 pages elle apprendra ce qu'en vaut l'aune, et ce que valent quelques-unes des "idées reçues" de nos jours qui se croient modernes, le Travail, les Ménages, le mirage technocratique, l'hystérie automobile, la virilité en complet-veston, la distorsion des mots. Elle n'abandonnera la Belle Mécanique Philippe que démontée, ramenée à sa définition : le vide, l'inutilité, la vanité. un chien de Pavlov de luxe. Le lecteur sera peut-être fâché. la lectrice, elle, reconnaitra peut-être de ses pensées qu'elle croyait les moins avouables et qui sont en fait monnaie des plus courantes, et peut-être elle se réjouira de le savoir publiquement exposées, aux accents chaloupés et moqueurs d'une assez célèbre chanson de corps de garde, retournée contre ses auteurs comme un boomerang.