Bibliogr. p. 178-179

Sébastien est sans conteste un des saints les plus populaires de la chrétienté. Aujourd'hui encore, l'image de son martyre, son corps nu percé de flèches, hante bien des églises d'Europe, la plupart des musées et même les galeries d'art contemporain, car il est toujours des artistes pour le représenter, pour s'emparer de sa figure comme d'un sujet. De lui, pourtant, on ne sait rien, sinon qu'il a existé. Ainsi, la seule trace avérée de sa présence sont ces quelques mots de la Depositio martyrum qui placent son anniversaire au 20 janvier.

C'est donc ce Sébastien rêvé, magnifié, qui fit et fait encore cette carrière extraordinaire dans le monde occidental, passant au cours des siècles du statut envié de grand patron de Rome à celui, plus trouble, de corps offert et équivoque, cela après avoir connu sa plus grande gloire en jouant le rôle si important, à la fin du Moyen Age et durant toute la Renaissance, de saint protecteur contre le principal fléau de l'époque, la peste.