Le côté homosexuel de Flaubert [Texte imprimé] : essai / Harry, Redman
Language: français.Country: France.Publication: [Reims] : A l'écart, 1991Description: 63 p. : ill. ; 22 cmClassification: Abstract: « Une Vie pleine de femmes ? Sexuellement, Flaubert paraît avoir connu plusieurs femmes. Ce fut une servante de sa mère qui le déniaisa. Ensuite mentionnons cette Eulalie Foucauld qui en 1840, à l'Hôtel de Richelieu à Marseille, s'éprit de lui, le fourra dans son lit un beau soir, et l'initia aux rites de l'amour. Il ne l'oublia pas, "cette excellente tétonnière", quitte, dans une lettre à un ami intime, à tourner l'affaire en ridicule. Cinq ans plus tard l'occasion se présenta de renouveler l'expérience. Il n'en fit rien, se contentant de passer devant l'immeuble et de songer à ses vieilles amours. Si Eulalie Foucauld avait quitté la rue, il ne la rechercha pas. A Paris, étudiant en droit, il se lia avec James Pradier et fréquenta son atelier. Après la scandaleuse séparation du statuaire et son épouse, peut-être avant, il s'amusa plusieurs fois avec Louise Pradier, la belle "Ludovica", ce qui lui valut quelques moments intensément charnels mais ne sucita aucune émotion. Entre amis il se gaussait bruyamment des courts ébats auxquels il se livrait entre les larges "cuisses" de la dame. Il se souvenait d'elle pourtant en donnant certains traits à Emma Bovary. Mais le principal modèle d'Emma Bovary fut une autre. C'est chez Pradier qu'il fit sa connaissance pendant l'été 1846. Louise Colet, la "muse", était d'une vertu plus que chancelante. Huit jours après avoir avisé le beau provincial, elle le séduisit. Rudes amours, tapageuses, jalonnées de disputes et de scènes. Flaubert ne voulut pas vivre avec Mme Colet, ni même près d'elle. Au plus fort de leur commerce et au dépit de l'exigeante amoureuse qui n'y comprenait ien, il ne se sentait pas le moindre besoin de la voir souvent. A cause d'une nuit ou deux qu'ils passèrent ensemble dans une chambre d'hôtel de cette ville, on les a nommés "les amants de Mantes". Drôles d'amants! S'il y avait de l'amour dans cette liaison, seul un des partenaires l'éprouvait. Mais tant bien que mal, Flaubert se trouvait une maîtresse sur les bras. On irait bien loin en disant que Mme Colet avait un amant. Deux ruptures préliminaires se produisirent en 1847 et 1848. Une dernière eut lieu en 1855, consacrée par le billet glacial du 6 mars que l'auteur termine en disant qu'il a "l'honneur de vous saluer". En rompant, les initiatives venaient de lui, toujours. Bien avant cela, dans une lettre du 6 septembre 1846, il lui avait conseillé de se montrer aimable pour une lesbienne à qui elle plaisait. Quelquefois ces "passions [...] sont sublimes". "Quel mal y a-t-il à cela?" ajouta-t-il. Etait-il jaloux? Point du tout. » pp. 7-8.Subject - Personal Name: Flaubert Gustave 1821-1880 -- Hommes Subject - Topical Name: Homosexualité et littérature | Romanciers français -- 19e siècle -- Sexualité Subject: biographie | XIXe siècle | homosexualité masculine | lesbiannisme | littérature | réalismeItem type | Current library | Collection | Call number | Status | Date due | Barcode |
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Livre |
Mémoire des sexualités
L’association Mémoire des Sexualités s'organise autour des fonds documentaires réunis depuis plus de 40 ans par Christian de Leusse. Elle rend accessibles les archives et s'attache à visibiliser et à faire vivre la pluralité de nos mémoires. |
Fonds Christian de Leusse | Consultable sur place |
Bibliogr. p. 61-63
Tirage à 200 ex.
« Une Vie pleine de femmes ?
Sexuellement, Flaubert paraît avoir connu plusieurs femmes. Ce fut une servante de sa mère qui le déniaisa. Ensuite mentionnons cette Eulalie Foucauld qui en 1840, à l'Hôtel de Richelieu à Marseille, s'éprit de lui, le fourra dans son lit un beau soir, et l'initia aux rites de l'amour. Il ne l'oublia pas, "cette excellente tétonnière", quitte, dans une lettre à un ami intime, à tourner l'affaire en ridicule. Cinq ans plus tard l'occasion se présenta de renouveler l'expérience. Il n'en fit rien, se contentant de passer devant l'immeuble et de songer à ses vieilles amours. Si Eulalie Foucauld avait quitté la rue, il ne la rechercha pas. A Paris, étudiant en droit, il se lia avec James Pradier et fréquenta son atelier. Après la scandaleuse séparation du statuaire et son épouse, peut-être avant, il s'amusa plusieurs fois avec Louise Pradier, la belle "Ludovica", ce qui lui valut quelques moments intensément charnels mais ne sucita aucune émotion. Entre amis il se gaussait bruyamment des courts ébats auxquels il se livrait entre les larges "cuisses" de la dame. Il se souvenait d'elle pourtant en donnant certains traits à Emma Bovary. Mais le principal modèle d'Emma Bovary fut une autre. C'est chez Pradier qu'il fit sa connaissance pendant l'été 1846. Louise Colet, la "muse", était d'une vertu plus que chancelante. Huit jours après avoir avisé le beau provincial, elle le séduisit. Rudes amours, tapageuses, jalonnées de disputes et de scènes. Flaubert ne voulut pas vivre avec Mme Colet, ni même près d'elle. Au plus fort de leur commerce et au dépit de l'exigeante amoureuse qui n'y comprenait ien, il ne se sentait pas le moindre besoin de la voir souvent. A cause d'une nuit ou deux qu'ils passèrent ensemble dans une chambre d'hôtel de cette ville, on les a nommés "les amants de Mantes". Drôles d'amants! S'il y avait de l'amour dans cette liaison, seul un des partenaires l'éprouvait. Mais tant bien que mal, Flaubert se trouvait une maîtresse sur les bras. On irait bien loin en disant que Mme Colet avait un amant. Deux ruptures préliminaires se produisirent en 1847 et 1848. Une dernière eut lieu en 1855, consacrée par le billet glacial du 6 mars que l'auteur termine en disant qu'il a "l'honneur de vous saluer". En rompant, les initiatives venaient de lui, toujours. Bien avant cela, dans une lettre du 6 septembre 1846, il lui avait conseillé de se montrer aimable pour une lesbienne à qui elle plaisait. Quelquefois ces "passions [...] sont sublimes". "Quel mal y a-t-il à cela?" ajouta-t-il. Etait-il jaloux? Point du tout. »
pp. 7-8
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