Aberrations [Texte imprimé] : Le devenir-femme d'Auguste Comte / Sarah, Kofman

Main Author: Kofman, Sarah, 1934-1994, AuteurLanguage: français.Country: France.Publication: [Paris] : Aubier : Flammarion, 1978, 86-Ligugé : impr. AubinDescription: 315 p. ; 22 cmSeries: La Philosophie en effetDewey: 194, 23Classification: Abstract: Ce livre souligne l'importance, dans le système de Comte, de la notion d'aberration, notion qui doit être entendue dans toute son équivocité : les sens optique, astronomique, biologique y sont indissociables. Dénommer « aberrations » les erreurs de la métaphysique, s’acharner à les dénoncer et à les redresser, révèle que le positivisme est une opération « spéculative » dont l'enjeu ne saurait être strictement scientifique ni philosophique : critiquer les aberrations, c'est vouloir, au nom de la science, corriger des erreurs théoriques mais c'est surtout tenter de mettre fin à des errances moi morales et politiques qui aboutissent, danger Suprême, à des aberrations sexuelles. C'est vouloir renverser un régime dangereux pour la santé de l'individu et le bon ordre de la société pour l'ordre phallocratique qui consacre les privilèges de l'homme mâle, blanc, adulte, sain et civilisé (l'« avant-garde de l'humanité »), les privilèges du sujet Auguste Comte. Car l'opération positiviste est d'abord bénéfique pour l'économie pulsionnelle de son auteur – le système tient lieu d'un délire même s'il ne s'y réduit pas. Reste à savoir ce qui distingue une construction philosophique d'une construction délirante si un système peut jouer le rôle d'un délire, échappe-t-il à tout soupçon de folie ? S'il tient lieu d'un délire comment peut-il aussi faire école, être reconnu comme philosophie ? Le cas d'Auguste Comte montre qu'un discours philosophique ne saurait être sexuellement neutre, qu'il change nécessairement de contenu et de style quand son auteur change de sexe : devient femme, par exemple..Subject - Personal Name: Comte Auguste 1798-1857 Subject: philosophie | positivisme
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Livre Le Brrrazero
Salle de lecture
Don de Michelle Zancarini-Fournel F002 COM (Browse shelf (Opens below)) Consultable sur place 100000000775

Ce livre souligne l'importance, dans le système de Comte, de la notion d'aberration, notion qui doit être entendue dans toute son équivocité : les sens optique, astronomique, biologique y sont indissociables.
Dénommer « aberrations » les erreurs de la métaphysique, s’acharner à les dénoncer et à les redresser, révèle que le positivisme est une opération « spéculative » dont l'enjeu ne saurait être strictement scientifique ni philosophique : critiquer les aberrations, c'est vouloir, au nom de la science, corriger des erreurs théoriques mais c'est surtout tenter de mettre fin à des errances moi morales et politiques qui aboutissent, danger Suprême, à des aberrations sexuelles. C'est vouloir renverser un régime dangereux pour la santé de l'individu et le bon ordre de la société pour l'ordre phallocratique qui consacre les privilèges de l'homme mâle, blanc, adulte, sain et civilisé (l'« avant-garde de l'humanité »), les privilèges du sujet Auguste Comte.
Car l'opération positiviste est d'abord bénéfique pour l'économie pulsionnelle de son auteur – le système tient lieu d'un délire même s'il ne s'y réduit pas. Reste à savoir ce qui distingue une construction philosophique d'une construction délirante si un système peut jouer le rôle d'un délire, échappe-t-il à tout soupçon de folie ? S'il tient lieu d'un délire comment peut-il aussi faire école, être reconnu comme philosophie ?
Le cas d'Auguste Comte montre qu'un discours philosophique ne saurait être sexuellement neutre, qu'il change nécessairement de contenu et de style quand son auteur change de sexe : devient femme, par exemple.

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