L’isolement social est à la fois répandu dans les sociétés occidentales et néfaste pour la santé physique et mentale des personnes qui en souffrent. Les personnes LGBTQ+ sont particulièrement exposées à l’isolement social du fait des discriminations systémiques envers elles et des processus psychiques individuels qui en découlent. Si l’implication communautaire est bénéfique pour les populations marginalisées, cette étude a pour objectif de comprendre la façon dont les personnes LGBTQ+ bruxelloises font l’expérience de l’isolement social au sein de leur communauté. Nous avons réalisé une étude qualitative en nous appuyant sur la méthode par théorisation ancrée de Lejeune (2019), en rencontrant cinq participant.e.s. Leur discours à été codé et analysé de façon à faire ressortir des catégories nous permettant de modéliser l’isolement social intracommunautaire. Les personnes LGBTQ+ sont soumises au stress minoritaire qui engendre le phénomène de sensibilité au rejet. Ce dernier impacte leurs relations sociales au sein de la communauté LGBTQ+ en créant une méfiance vis-à-vis de l’extérieur et une sociabilité principalement communautaire. La sensibilité au rejet encourage la consommation de drogues et d’alcool, réduit les comportements d’affirmation de soi et engendre des comportements d’évitement dans les situations de conflits et de micro-agressions. La blanchité de l’échantillon constitue une limite de l’étude, tout comme le nombre restreint de participant.e.s. Pour approfondir notre compréhension de l’objet d’étude, des travaux complémentaires seraient nécessaires. Néanmoins, ces éléments constituent des pistes de travail pour les thérapeutes qui accompagnent des personnes LGBTQ+