- Eté, dans l’ordre de publication, est le deuxième volume de Travers et le quatrième des Eglogues, cycle romanesque dont les éléments sont liés, bien sûr, et de multiples façons, mais où l'on peut entrer indifféremment par ici ou par là. Les noms qui selon la tradition précèdent le titre semblent évoquer ceux d'Albert Camus, auteur de L'Eté, de Tony Duvert, ou encore de Renaud Camus (Passage, 1975 ; Travers, 1978 ; Tricks, 1979 ; Buena Vista Park, 1980 ; Journal d'un voyage en France, 1981), de Denis Duparc (Echange, prix Fénéon 1977), ou de Tony Duparc (Travers, 1978). Indices, sans doute, d'identités floues, prêtes à lâcher, et d'un roman du nom. Or, le nom propre, dit Barthes, « C’est la voie royale du désir ». Mais Blanchot : «Je me nomme ; c’est prononcer mon chant funèbre.» Un homme triste erre à travers un petit port de Grèce, la nuit à la recherche d’un inconnu, et il pense au passé. Une femme est assise auprès d’un champ de blé et paraît lire une lettre. Un jeune pâtre, sous les murailles d’un vieux château près de la mer, joue sur sa flûte un air mélancolique. À New York, des policiers exégètes décryptent de prétendus romans d'avant-garde à la recherche de messages subversifs. Un illustre compositeur revient sans cesse à la porte de la chambre où étouffe sa petite fille. Hugo Wolf se prend pour le directeur de l'Opéra. Un criminel médecin fou, dans sa cellule, noircit frénétiquement page après page. Une adolescente repousse en dormant ses draps et découvre son corps ambré, étrangement arc-bouté. Sur la table de chevet, un verre à moitié vide. Là-bas, un indien qui s'enfuit. On aperçoit les arbres d’un parc. C'est l'été. La mort rôde.