Les belles âmes professionnelles ont la charité ponctuelle et sélective. Elles ne s'intéressent, la plupart du temps, qu'aux dissidents célèbres. Mais, une lois réfugiés dans l'un ou l'autre des pays du monde "libre", les exilés tombent dans l'oubli et parfois, lorsque des compatriotes ne viennent pas à leur aide, dans
la misère. L'envers de la liberté, les coulisses de la dissidence : tel est le monde que raconte Limonov.
Poète russe, Limonov débarque un beau jour à New York, sans ressources et bientôt sans femme puisque Hélène le quitte. Grâce à quelque maigre pension d'un bureau d'aide sociale américaine, il s'installe bientôt dans un hôtel sordide. Et l'aventure commence, un fascinant voyage dans les bas-fonds new-yorkais, un témoignage bouleversant de la vie quotidienne des dissidents avec leurs coteries, leurs jalousies, leur inconscience, leur nostalgie forcenée, leurs désillusions sur le monde de l'Ouest. Mais aussi l'histoire crue, sans masque ni complaisance, d'une formidable libération : Limonov découvre un jour qu'on peut aimer les hommes aussi d'amour physique. Et l'on n'oubliera pas (le sitôt lc, récit Je sa première aventure homosexuelle avec un inquiétant voyou sur une simili plage de sable, en plein coeur de Manhattan... Ce n'est que le début d'une longue suite de scènes où le cocasse et l'érotisme le disputent au poignant.