Michel Aurouze nous entraîne, dans un récit vif et parfois syncopé, le long des étapes amoureuses et sexuelles d'un jeune garçon jusqu'à la maturité. Emporté par des impressions et des sentiments intenses et sans mesure, parfois proches de la folie, parfois d'une grande sérénité, Gildas fait l'expérience de la passion (platonique) pour Romain, de la cruauté du partage avec la sœur de ce dernier, de la mort, du sexe avec Gunther, de ruptures, et enfin d'une relation adulte avec le " Commandant ". Toutes ces expériences sont vécues avec un naturel qui défie toutes les conventions et toutes les analyses classiques, et, plus particulièrement celles du Club Cuir homosexuel où le jeune Gildas va s'épanouir lors de son passage à la Faculté. Mais le cadre général reste les Alpes où, paradoxalement, les " rameaux de pêchers "sont, pour Gildas, un élément concret, un thème récurrent, puis un symbole.
" Mais, dans cette calme vallée, une chose curieuse se produisait : chaque printemps la tombe de Romain, toujours bien entretenue par une main que personne n'avait jamais vue, disparaissait sous un amoncellement de rameaux de pêchers en fleurs. " Bah ! disait le médecin aux paysans qui s'étonnaient, de toutes façons la vallée est si haute et si froide, que jamais les pêches n'y mûrissent, et personne, non, personne ! n'a jamais pu les savourer ! ".