Après La politique du mâle, essai qui fut une bombe dans le champ de l'expression féminine et qui n'a cessé de secouer les esprits, après En vol, autobiographie dont la totale sincérité a dérangé les habitudes, Kate Millett, avec Sita nous donne une sorte de roman, une oeuvre littéraire, une réussite en son genre.

Sita est l'histoire méticuleusement décrite de la fin d'une liaison.
Comprenant qu’elle est en train de perdre sa compagne, Kate décide de commencer un journal dans lequel elle décrira, aussi précisément que possible, leurs derniers moments ensemble. Tandis qu’il explore la nostalgie d’un amour perdu, et la difficulté de continuer une relation qui rappelle sans cesse un passé heureux, ce livre pose aussi la question du rapport entre la vie et l’écriture : est-ce qu’écrire la vie la transforme ?

Ce roman, qui nous plonge dans la société américaine du début des années 1970, nous livre une très fine analyse des sentiments en jeu dans cette relation : entre tendresse et rivalité, entre désir et indifférence, entre dépendance et égoïsme, l’amour entre les deux femmes est une constante mise à l’épreuve de l’une par l’autre, avec quelques rares moments de grâce, derniers moments de complicité retrouvée avant la séparation.