Fonctionnaire du nu [Texte imprimé] : récit ; traduit de l'anglais par Jacqueline Remillet ; préface de Jacques de Ricaumont / Jacques de, Ricaumont / Quentin, Crisp

Translation of: The naked civil servantMain Author: Crisp, Quentin, 1908-1999, AuteurSecondary Author: Ricaumont, Jacques de, 1913-1996, Préfacier, auteur d'introduction;Remillet, Jacqueline, TraducteurLanguage: français ; of original work, anglais.Country: France.Publication: Paris : R. Laffont, 1969Description: 303 p. ; 18 cmSeries: PavillonsClassification: Subject: prostitution | marginalité | biographie | Londres | Histoire britannique | Royaume-Uni
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Livre Bibliothèque du Centre LGBTI Lyon
Biographies et témoignages BT CRI (Browse shelf (Opens below)) Available
Livre Mémoire des sexualités

L’association Mémoire des Sexualités s'organise autour des fonds documentaires réunis depuis plus de 40 ans par Christian de Leusse. Elle rend accessibles les archives et s'attache à visibiliser et à faire vivre la pluralité de nos mémoires.

Salle de lecture
Fonds Christian de Leusse Consultable sur place Annoté au stylo : Nom du/de la propriéraire, notes de bord de page, "Casa 1971, conseillé par Anita"

« Je n’ai jamais été marié avec la vie réelle », affirme bravement Quentin Crisp. La vie réelle, c’est celle des « autres », les hétérosexuels. Quentin Crisp, qui raconte ici son existence, est l’un des plus célèbres homosexuels londoniens; sa silhouette est connue dans tous les milieux artistiques et intellectuels de Chelsea et de King’s Road. Depuis 1920, singulier dans un monde de singularité, nanti d’un prestige incomparable au sein du monde des « fées » - puisque c’est ainsi que, avec une poétique indulgence, les Anglais désignent leurs homosexuels -, il assume de l’homophilie l’aspect le plus voyant, le plus outrancier, le plus misérable aussi. Là où d’autres s’enfoncent dans un monde de mystère et de crainte, il affiche , avec un courage, un cynisme et un humour noir qui font penser à Oscar Wilde, son destin de libertin de l’étrange.
Travesti, prostitué, plus tard acteur et modèle, maudit par les bourgeois, molesté par les voyous, refusé par l’Armée, il ne plaide pas pour attendrir. Il provoquerait plutôt. À force d’excès et d’éclats, il s‘est voulu et est devenu l’un des « monuments » de Londres. C’est dans cette outrance même, poussée jusqu’au drame de la caricature, qu’il trouve sa justification. « Au milieu de toutes les humiliations, des toutes les souillures, de toutes les atteintes que l’existence lui procure, écrit Jacques de Ricaumont dans sa préface, il n’eut sans doute qu’un réconfort : le sentiment d’être l’une de ces créatures de rêve pour lesquelles se prennent si souvent ses semblables. Cette conscience d’être exempt de réalité l’autorise à se croire doué du plus exorbitant des privilèges : l’immunité. Puisqu’il n’appartient pas à l’univers des autres, il ne saurait être contraint de se soumettre à ses lois, ni sanctionné pour y avoir contrevenu. » Être « abject », au sens où l’entendrait Jouhandeau, voilà sa religion.
Il y a dans ce cas limite une lucidité dans le désespoir qui fait de Quentin Crisp un moraliste désabusé : son témoignage a en tout cas le mérite de la sincérité et nous invite à une extraordinaire plongée dans la nuit d’une âme.
Il a un autre mérite : celui d’être écrit dans un style d’une pureté qui lui confère la qualité d’un certain classicisme.

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