Bibliogr. p. 177-188. Index

Près de quarante ans se sont écoulés depuis l’assassinat de Trotsky, et plus de vingt depuis la mort de Staline ; les deux protagonistes de l’affrontement entre la « révolution permanente » et le prétendu « socialisme dans un seul pays » sont morts depuis de longues années et pourtant le mot « trotskysme » reste explosif. Les publications officielles en U.R.S.S. célèbrent à l’envi son écrasement hier et aujourd’hui et suivent avec inquiétude la moindre de ses résurgences. Les « déstalinisateurs » officiels justifient sans broncher l’œuvre salutaire de Staline dans la liquidation physique des trotskystes, et la C.I.A. aux U.S.A. s’acharne depuis sa naissance sur l’organisation trotskyste américaine pour la démanteler. Qui croirait que les puissants de ce monde consacrent tant d’efforts conjoints à pourchasser une ombre du passé ? A leurs yeux, quoique privé des attributs tangibles de la force, privé du moindre appareil d’Etat et des moyens divers de pression par où se fait apparemment la politique, le spectre est menaçant… Pourquoi ?