Michel Simonin a trente-quatre ans. Il a été travailleur social, puis barman. En 1985, à la suite de divers troubles physiques, il se fait examiner par le docteur Rozenbaum à la Salpêtrière et apprend qu'il est porteur du HIV, virus responsable du SIDA.

Il a été l'un des premiers malades à accepter de parler à visage découvert devant les caméras de télévision. Il a notamment participé, en mars 1986, aux "'Dossiers de l'écran" consacrés à cette maladie. Sa prestation a bouleversé les téléspectateurs.

Quand Michel Simonin tombe malade, il est engagé dans un processus suicidaire d'auto-destruction. La révélation du danger qui le menace, loin de l'abattre, lui donne la force de réagir et l'envie de lutter pour sa vie.

Dans la maison de repos où il est envoyé, en Haute-Savoie, il tient son journal et cherche dans son passé les causes de son apparente inaptitude au bonheur : une enfance vécue comme une longue agonie (celle de sa mère, malheureuse en ménage et dépressive), une adolescence marquée par la prise de conscience de sa "différence", la plongée dans le milieu gay qu'il dépeint avec une lucidité parfois cruelle.

De retour à Paris, Michel Simonin est confronté à la réalité sociologique du SIDA. Où vivre ?

Comment vivre ? Dans sa dérive, il approchera souvent du désespoir absolu et du dénuement le plus total, allant jusqu'à coucher dans des cages d'escaliers, survivant matériellement grâce à la complicité du personnel hospitalier.

Mais la volonté de se battre est la plus forte. Michel s'impose une hygiène de vie rigoureuse et étonne les médecins : y a-t-il une possibilité de rémission pour le SIDA ? La question, en tout cas, est posée.

Voici un livre d'aujourd'hui, écrit par un homme qui s'est découvert dans l'épreuve. Un témoignage de courage, de dignité et d'espoir que l'on n'oubliera pas.