L'Univers esthétique de Pasolini [Texte imprimé] : exposition, Chapelle de la Sorbonne, 26 novembre-31 décembre 1984

Corporate Author (Secondary): Maison des cultures du monde, Paris, AuteurUniform Conventional Heading: Exposition, Paris, Chapelle de la Sorbonne, 1984Language: français.Country: France.Publication: Paris : Persona, 1984, 61-Alençon : Jugain Impr.Description: 111 p. : ill. en noir et en coul., couv. ill. en coul. ; 28 cmISBN: 290366921X.Series: Album Persona, Cinéma, 0295-0089Classification: Abstract: LAURA BETTI Un jour, mon ami Bernard m'accompagna voir la Chapelle de la Sorbonne : « Voilà, nous pensons installer ici les tableaux de Pier Paolo et l'exposition photographique, les costumes de Médée, ses manuscrits, ses livres, et l'enregistrement de sa voix, et tout cela aura pour titre... » J'ai tout de suite pensé aux courses en voiture à travers le Latium poussiéreux, de Chia à Sabaudia et de Sabaudia à Chia; des centaines de kilomètres pour aller voir la pierre du château de Chia, s'assurer qu'elle puisse se garder intacte en bâtissant la maison où il aurait vécu longuement. D'accord pour la baignoire, pourvu qu'elle soit encastrée dans la pierre, et tant pis si l'on s'y frottait le coude ou la hanche en essayant de se laver. Ou bien on pourrait transporter la pierre dans la maisonnette de Sabaudia pour en faire le support de sa machine à écrire à la frappe rapide, et de ses papiers qui s'amoncelaient face à la mer, au-dessus de la ligne nette de l'horizon... La pierre, c'est-à-dire la certitude des racines profondes, pour qu'il puisse mieux se fracturer et se décomposer en se donnant en pâture aux guerriers télécommandés et revenir après, pur et intègre. C'est à cela que je pensais, hypnotisée comme je l'étais par l'ondulation ironique du grand chapeau du Cardinal de Richelieu que certainement Pier Paolo aurait trouvé « divin ». C'était vraiment la maison qu'il fallait pour « la forme du regard » de Pier Paolo; chauffée par une pierre qui parle le langage de l'histoire; environnée de « grappes » de garçons et de filles de toute race qui s'éclatent en jetant en l'air les livres et poursuivent la seule expérience qui les concerne, l'amour. Non. Ici il n'aura pas froid. C'est à cela que j'ai pensé en faisant une belle révérence au Cardinal de Richelieu qui m'a répondu avec un geste élégant de sa plume..Subject - Personal Name: Pasolini Pier Paolo 1922-1975 -- Esthétique | Pasolini Pier Paolo 1922-1975 Subject - Form: Catalogues d'exposition Subject: Esthétique | Poésie | Cinéma | Italie
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Livre Mémoire des sexualités

L’association Mémoire des Sexualités s'organise autour des fonds documentaires réunis depuis plus de 40 ans par Christian de Leusse. Elle rend accessibles les archives et s'attache à visibiliser et à faire vivre la pluralité de nos mémoires.

Fonds Christian de Leusse Consultable sur place

LAURA BETTI
Un jour, mon ami Bernard m'accompagna voir la Chapelle de la Sorbonne : « Voilà, nous pensons installer ici les tableaux de Pier Paolo et l'exposition photographique, les costumes de Médée, ses manuscrits, ses livres, et l'enregistrement de sa voix, et tout cela aura pour titre... »
J'ai tout de suite pensé aux courses en voiture à travers le Latium poussiéreux, de Chia à Sabaudia et de Sabaudia à Chia; des centaines de kilomètres pour aller voir la pierre du château de Chia, s'assurer qu'elle puisse se garder intacte en bâtissant la maison où il aurait vécu longuement. D'accord pour la baignoire, pourvu qu'elle soit encastrée dans la pierre, et tant pis si l'on s'y frottait le coude ou la hanche en essayant de se laver. Ou bien on pourrait transporter la pierre dans la maisonnette de Sabaudia pour en faire le support de sa machine à écrire à la frappe rapide, et de ses papiers qui s'amoncelaient face à la mer, au-dessus de la ligne nette de l'horizon... La pierre, c'est-à-dire la certitude des racines profondes, pour qu'il puisse mieux se fracturer et se décomposer en se donnant en pâture aux guerriers télécommandés et revenir après, pur et intègre. C'est à cela que je pensais, hypnotisée comme je l'étais par l'ondulation ironique du grand chapeau du Cardinal de Richelieu que certainement Pier Paolo aurait trouvé « divin ». C'était vraiment la maison qu'il fallait pour « la forme du regard » de Pier Paolo; chauffée par une pierre qui parle le langage de l'histoire; environnée de « grappes » de garçons et de filles de toute race qui s'éclatent en jetant en l'air les livres et poursuivent la seule expérience qui les concerne, l'amour. Non. Ici il n'aura pas froid. C'est à cela que j'ai pensé en faisant une belle révérence au Cardinal de Richelieu qui m'a répondu avec un geste élégant de sa plume.

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