Index

La critique et le public ont fait un vibrant accueil au premier volume du Journal de Matthieu Galey. "Un morceau de temps retrouvé", selon Jean-Luis Curtis, qui soulignait ainsi le caractère proustien de l'entreprise. Matthieu Galey, observateur doué à merveille, ressuscitait toute une époque littéraire, théâtrale, mondaine et politique aussi. Il offrait là une série de portraits et croquis, souvent aigus, des célébrités qu'il avait fréquentées t racontait ses voyages dans la France profonde et à l'étranger.

Quelle attente impatiente du deuxième tome ! Le dernier, hélas ... Il couvre les années 1974 à 1986. ll y a là toutes les qualités qui ont fait le succès du premier volume: portraits au vitriol, analyses sans complaisance, un véritable décapage du monde... En somme, un "essai de moeurs", comme on dit du roman. Et quelque chose en plus, qui tient à a découverte par Matthieu du mal terrible qui le ronge: la sclérose latérale amyotrophique.
Dè le diagnostic, Matthieu a su qu'il allait vite mourir. Ce journal le montre en témoin lucide et désespéré de sa mort en marche. Certaines pages sont un crève-coeur, mais Matthieu n'en oublie pas le monde, qu'il raconte avec autant de sagacité mais plus de détachement, comme à travers l'ombre portée de la mort.

On parlait toujours de Matthieu Galey en évoquant son intelligence, sa drôlerie, son sens acide de l'observation. On découvrira dans ces pages qu'il avait aussi du caractère et de la noblesse...